vendredi 12 juin 2015

Expatriation : madame travaille, monsieur suit...

Si le phénomène reste encore marginal, l’homme qui suit sa femme en expatriation est un cas de moins en moins isolé. Comment vivent-ils leur rôle d’homme au foyer à l’autre bout du monde ? Réussissent-ils à trouver leur équilibre ?

Ces "conjoints suiveurs" masculins sont-ils nombreux ?

Difficile à dire car on manque d’études précises sur le sujet, mais leur proportion ne dépasserait pas les 10 %. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que les expatriés nous affirment en voir de plus en plus. Une tendance qui s’explique par le rajeunissement de la population des expatriés français, mais aussi par la précarité de l’emploi en France : dans un couple, lorsque l’un des deux a une opportunité à l’étranger, homme ou femme, on n’hésite pas longtemps !

 Coaching expatriés impatriés
 Coaching expatriés impatriés

Quelle est la situation professionnelle de ces couples ?

Le seul élément dont on dispose est une enquête de la MFE (Maison des Français de l’étranger) de 2013 qui affirme que les conjoints suiveurs hommes travaillent pour 75 % d’entre eux, contre seulement 53 % des femmes dans la même situation. L’explication est en partie financière car la disparité de revenus entre hommes et femmes est aussi une réalité à l’étranger : 60 % des femmes expatriées ont un revenu inférieur à 30 000 € par an, alors que 67 % des hommes dans la même situation gagnent plus de 30 000 € par an.

Existe-t-il un profil type du conjoint "suiveur" masculin ?
D’après les professionnels qui font de l'accompagnement au changement auprès des conjoints dans cette situation, les deux cas que l’on rencontre le plus souvent sont le couple d’une quarantaine d’années, déjà installé avec des enfants, dont la femme a décroché un poste intéressant à l’étranger, et le jeune couple de 25-30 ans qui tente l’aventure de l’international sans avoir de poste fixe.

Quelle est la différence ?
L’âge et la situation de famille ont un impact sur la manière dont est vécue la situation du conjoint suiveur homme. D’expérience, la situation est plus difficile à assumer pour la tranche d’âge supérieure. L’homme part avec l’idée de trouver un job sur place, ce qui s’avère parfois bien plus compliqué que prévu. Le fait d’avoir des enfants et d’évoluer dans des cercles d’expatriés plus classiques, pour ne pas dire traditionnalistes dans certains pays, avec des rôles bien normés, ne facilite pas les choses.

Que peut-on conseiller à ces conjoints suiveurs qui vivent mal leur situation ?
De devenir moteurs plutôt que suiveurs ! Profiter de ce moment pour bâtir un nouveau projet, qu’il soit professionnel ou personnel. Certains reprennent une formation via internet, ce que le e-learning et les MOOC, ces formations en ligne ouvertes à tous, ont rendu possible. D’autres se mettent à leur compte et créent une entreprise « sac à dos »,  c’est à dire100 % web et transposable partout. Pour ce projet, on peut se faire accompagner par un coach ou prospecter soi-même...
Source franceinfo.fr